Image, Texte / Digital matter



L’Open Show #10 a pris place le temps d’une soirée au Bureau Culturel de Lausanne le 6 février 2013. C’était l’occasion pour trois photographes et une vidéaste de présenter leurs travaux à un auditoire éclectique et d’ouvrir un dialogue critique sur les images présentées. Produit et animé par Mathieu Grandjean, l’événement a réuni Raphaël Pasquini, Adrien Gremaud, Cécilia Paschoud et moi-même, j’y ai présenté le projet Digital Matter.

This is a photographic essay about digital matter. Digital photography is not a virtual thing on the cloud without any defect. Digital photography has the matter of the real world technological limitations. Pixel, flare, blur, effects of reality are digital matter on which artistic work is possible.

C’est un essai photographique à propos de la matière numérique. La photographie numérique n’est pas une chose virtuelle dans le nuage et sans aucun défaut. La photographie numérique a la matière des limites technologiques du monde réel. Pixel, flare, flou, effets de réalité sont la matière numérique sur laquelle un travail artistique est possible.

C’est par ce court résumé que j’avais présenté ma soumission à Mathieu Grandjean pour l’Open Show accompagnée d’une sélection de 20 images. Ces images sont les cuisines de ma recherche, elles sont de ce fait des essais plus ou moins réussis d’une exploration de la matière offerte par le processus technologique de la photographie numérique. L’ensemble de ces images formant un essai photographique du potentiel artistique des outils numériques de la photographie contemporaine.

Pour être plus précis, ce travail s’inscrit dans la recherche sur le potentiel artistique du processus technologique du médium photographique. Entre la réalité et ce que la photographie en donne à voir, réside la machinerie de la prise de vue: l’appareil photographique constitué de matière physique et d’algorithme numérique. Le potentiel artistique, hors du sujet photographié, se situe dans les limites des éléments constituant l’appareil, c’est-à-dire le processus matériel et numérique de prise de vue. L’objectif, l’obturateur, le capteur et le logiciel de traitement (soit la chimie révélatrice dans son pendant argentique) acquiert une présence quand ils sont mis à défaut, quand leurs limites technologiques sont atteintes. Et la question, ou plutôt les questions, sont d’explorer ces limites.

À suivre.