Image, Texte / Matière Numérique portrait – Digital Matter portrait



Dans le cadre du Magnum Photography Awards 2017, j’ai proposé quelques portraits de l’étude sur la Matière Numérique. Les images sont également présentes dans un projet du site Lens Culture.

La série a également peut également être visible sur Ufunk avant que le concepteur ne mette fin au magazine

Ci-après les images et leur texte de présentation.

FR
Entre le réel et ce qui en est vu, se loge le processus de la prise de vue. Ce processus, dans le cas de la photographie numérique, offre une matière à explorer, une matière numérique.
Les portraits présentés ici sont une partie de l’étude entreprise par Marcol dès 2012 sur la photographie numérique et le potentiel artistique de son processus technologique. Quand ce processus est travaillé jusqu’à ses limites, apparaissent des artefacts qui ne sont autres que les indices de ses limites. Et ces indices deviennent, dans le travail photographique de Marcol, une matière poétique.
Des pixels du capteur photographique et des algorithmes de traitement de l’image surgissent des portraits évanescents. L’absence de détails communément transmis par la photographie et la présence d’une matière numérique proposent au spectateur d’investir son propre imaginaire puis de façonner sa propre image mentale de ce que recèle l’œuvre. De cette manière, l’œuvre de Marcol suggère une possible et riche réalité plutôt que d’imposer un réel figé et sans profondeur.
En prenant le contrepied de la photographie hyperréaliste, où tout est donné à voir, jusqu’à la nausée, au-delà même de l’expérience visuelle du réel, Marcol offre au spectateur un renouveau photographique où l’image ne contient que le ferment nécessaire au développement d’un imaginaire personnel, où la photographie divergerait de sa fonction hyper-documentaire pour devenir un art abstrait du réel.

EN
Between reality and what is seen, the process of shooting takes place. This process, in the case of digital photography, offers a matter to explore, a digital matter.
The portraits presented here are part of Marcol’s study started in 2012 on digital photography and the artistic potential of its technological process. When this process is pushed to its limits, artefacts appear indicating its limits. And these indices become, in the photographic work of Marcol, a poetic matter.
From pixels of the photographic sensor and image processing algorithms surface evanescent portraits. The absence of details commonly transmitted by photography and the presence of a digital matter proposes to the viewer the possibility of investing his own imagination thus shapes his own mental image of what the work conceals. In this way, the work of Marcol suggests one among many and enriched reality rather than imposing a fixed real without depth.
From an opposite standpoint of hyperrealist photography, where everything is given to see, up to nausea, even beyond the visual experience of reality, Marcol offers to the spectator a photographic renewal where the image contains only the necessary ferment for the development of a personal imagination, where photography diverges from its hyper-documentary function to become an abstract art of reality.