Texte / Étirement



Dans l’infra-monde circulent, gigotent et perdurent les douleurs éreintantes qui nous retiennent par les pieds et exacerbent le poids de notre gravité.
Nul doute que ces racines de béton mort sont le passé souffreteux de nos existences.
Mais, les bras démesurément tendus vers le ciel aux bouts desquels nos doigts gourds et parsemés s’agrippent aux vents immobiles du présent et la nuque cassée par un cris déplumé, nous nous extrayons de cette gangue malicieuse qu’est notre condition.
Ce cri perçant les couches innombrables des nuages figés à trop se bousculer est notre souffle, notre acide salvateur qui ronge le socle de notre histoire jusqu’aux fers afin de nous rendre l’illusion enfantine de l’immédiateté et de l’immortalité.